Les Clés de lecture
Quelques clés de lecture EFC
La valeur plutôt que le volume
S’engager dans l’EFC c’est chercher à se dégager d’un modèle où les revenus et le développement des acteurs économiques est principalement fondé sur l’augmentation du volume de biens et de services vendus. On cherche à contractualiser, non pas sur des volumes, mais sur une performance d’usage (des effets utiles) discutés avec les bénéficiaires de l’activité. De ce point de vue, le travail est moins dicté par la réalisation d’un produit standard et prédéfini à l’avance, que par la capacité à articuler de manière pertinente différentes activités, au regard des dimensions de valeur recherchées. C’est ce découplage entre valeur et volume qui permet d’envisager une dynamique de développement économique compatible avec l’exigence écologique de réduction de la consommation matière et d’énergie. Dans l’EFC, on parle de « solution intégrée biens / services », d’ « effets utiles » et des « externalités » générées par les activités, de « performance d’usage »…
Le travail comme facteur d’émancipation
S’engager dans l’EFC c’est chercher à œuvrer en faveur de l’émancipation par le travail. L’activité de travail des personnes ne se résume à exécuter des opérations prédéfinies. Travailler constitue une expérience par laquelle on se confronte au réel, aux imprévus, à la complexité et aux contradictions inhérentes à la vie. C’est mobiliser son intelligence et sa créativité, malgré les difficultés, pour inventer des réponses toujours singulières et adaptées au milieu au sein duquel on agit. Le travail peut générer « le pire », l’augmentation des troubles psychosociaux en étant l’expression la plus frappante. Mais, il peut constituer aussi constituer « le meilleur ». A condition toutefois de créer les conditions qui favorisent la reconnaissance du travail (pas seulement des résultats, mais aussi des efforts) et de prendre appui sur l’expérience professionnelle pour faire évoluer le projet collectif et réorienter l’action. Dans l’EFC on parle de « subjectivité », de « ressources immatérielles », de « management par la ressource »…
La coopération, et pas seulement la coordination
S’engager dans l’EFC, c’est chercher à favoriser les dynamiques de coopération au sein de son organisation et avec ses parties prenantes. C’est avoir conscience qu’une offre n’est pertinente et durable qu’à la condition que les personnes impliquées dans sa mise en œuvre coopèrent les uns avec les autres. A la fois les salariés de l’entreprise avec ses clients et ses partenaires, mais aussi en interne (entre les différentes fonctions, au sein de la ligne managériale…). La coopération ne se résume pas à de l’entraide en cas de pépin, elle renvoie plus largement à la capacité à intégrer dans son propre travail, les enjeux liés à l’activité des autres, au regard des ambitions communes. D’un point de vue managérial, il ne s’agit pas seulement de cadrer le travail à l’avance (par des fiches de postes, des procédures, des planning…). Il faut aussi - et surtout - soutenir la capacité de chacun, en situation réelle, à accomplir son travail en prenant en considération les contraintes des autres. La coopération n’a rien de naturelle, elle suppose de mettre en place des dispositifs organisationnels qui permettent de révéler les contraintes liées au travail de chacun, de renforcer les ressources qui soutiennent l’envie et la capacité à agir ensemble, et de redéfinir au fil de l’eau les orientations communes. Dans l’EFC, on parle d’ « organisation réflexive », d’ « investissements immatériels », d’ « évaluation de la coopération »…
De l’entreprise à l’écosystème coopératif territorialisé
S’engager dans l’EFC c’est s’inquiéter des effets de son activité sur les acteurs qui agissent au sein de son bassin de vie. C’est identifier les externalités positives et négatives sur lesquelles on imagine être en capacité d’agir. C’est renforcer les dynamiques de coopération territoriale pour être en capacité de (mieux) prendre en charge ces externalités, à l’échelle d’un territoire. C’est également inventer de nouvelles façons de contractualiser et de s’organiser à la fois pour soutenir l’engagement de chacun en faveur des ambitions communes et pour répartir la valeur entre les acteurs en cohérence avec le travail accompli. Dans l’EFC on cherche à construire une voie alternative à la logique de développement en silo fondée sur des rapports de domination entre les acteurs. On appelle ça des « écosystèmes coopératifs territorialisés ».